Plein les yeux plein les oreilles
« Hyper visuel, Nox joue sur l’effet comique et nous mène joyeusement en bateau. Seul (?) dans sa chambre toute tapissée, un étourdi se couche épuisé. Il n’a même plus le courage d’éteindre la lumière ou la radio. A peine endormi, le voici qui se relève, victime d’effets surnaturels. Le rythme s’accélère, la lampe se rallume, la couette s’emballe, ses jambes s’allongent puis se raccourcissent. Il entre et sort à un rythme effréné, pendant qu’impassible, le poisson rouge ne sait pas encore qu’il risque sa vie dans ce duo étourdissant où tout se joue sur la précision. Un sans paroles rondement mené dans une mise en scène millimétrée d’Ariane Buhbinder »
LAURENCE BERTELS, La Libre Belgique, le 5 septembre 2012
« Le spectacle de L’Anneau se base sur des pratiques d’illusionniste. Le personnage apparaît, disparaît, réapparaît. Il se dédouble même, ahuri d’être confronté à lui-même. Il revit des situations déjà vécues au point de friser une certaine monotonie. Il ne comprend plus rien.
Sans parole, cette tranche de vie, en apparence ordinaire, verse dans l’inattendu, l’insolite, le fantastique. Le divertissement est agréable, gentiment rigolo. Un antidote indirect à des cauchemars récurrents. Et un rappel que le théâtre, c’est toujours, peu ou prou, de l’illusion. »
MICHEL VOITURIER, rue du théâtre, le 23 août 2012
Sous la couette douillette des Rencontres de Huy
« …et là, surprise, le spectacle de chambre réveille tous nos sens : notre cou se fige, notre curiosité s’attise et on hésite soudain à cligner des yeux de crainte de rater la moindre seconde. Il faut dire qu’il se passe de drôles de choses en cette nuit aux airs de quatrième dimension, cousine éloignée et décalée des films Paranormal Activity ou La nuit de la marmotte. Une couette n’en fait qu’à sa tête, un dormeur ne peut s’endormir sans disparaître, les lampes et les interrupteurs font des tours de passe-passe et même le poisson rouge taquine son maître….le spectacle hypnotise à coup sûr, sans abuser de la technique mais en créant un univers lunaire. »
CATHERINE MAKEREEL, Le Soir, le 23 août 2012
« Etrange, vous avez dit étrange? Dans une chambre aux contours noirs et blancs, un bonhomme aux cheveux orange et hirsutes tente en vain de trouver le sommeil. Aussitôt il s’endort, aussitôt il ressurgit, debout, à l’embrasure de porte. Le rituel, avec variantes, se répète à l’infini, de l’interrupteur au poisson rouge, des pantoufles à la tisane, de la radio à la lampe de chevet… De quoi devenir fou! L’apprenti dormeur ne se contente pas d’apparaître aussi vite. Il s’allonge et se rapetisse aussi par moments. Si le spectateur adulte comprend qu’ils sont deux acteurs derrière ces astucieux tours de passe-passe, on se dit que pour l’enfant, la chose est encore plus fascinante. Outre cette magie réglée avec rigueur et minutie (mise en scène impeccable d’Ariane Buhbinder), la pièce arrive à recréer le climat feutré, fragile, étrange qu’est celui de la nuit et de ses rêves. Une ambiance particulière, une tension qui va croissant… Drôle et surréaliste, porté par d’excellents comédiens muets, très expressifs (R-Gaël Maleux et Bertrand Kahn), Nox se savoure comme un tableau vivant. »
SARAH COLASSE, Le Ligueur, septembre 2012